La NASA accueille Mosaique FM
Intégrer la NASA, oui c’est possible : Dr Abid livre les clés de l’accès et une visite guidée
Dans une déclaration donnée exclusivement à Mosaïque FM, le docteur Mohamed Abid, l’une des compétences tunisiennes les plus illustres à la NASA aux USA, parle de son parcours hors pair.
Chapotant une équipe de 700 ingénieurs, Mohamed Abid assure la mission d’ingénieur en chef à la NASA. Il était à la tête de la mission « SMAP » au sein de l’agence où il a lancé un satellite capable de détecter le degré d’humidité de la terre de par le monde et de capter les ondes électromagnétiques. Un projet qui a été lancé le 31 janvier 2015 et qui a coûté vers les 900 millions de dollars.
Los Angeles- Californie : Nous voilà devant l’entrée de la « National Aeronautics and Space Administration » (NASA), et c’est le département du « Jet Propulsion Laboratory California Institute Of Technology » (JPL) que l’on compte vous faire visiter. C’est le Dr Mohamed Abid qui va nous recevoir, et nous raconter les différentes stations de sa vie.
Visite guidée de la NASA
Notre envoyé spécial Chamseddine Karket a eu droit à une visite guidée spéciale pour Mosaique FM par Dr Mohamed Abid, dans les différents laboratoires de la NASA, où sont conçus les plans du programme spatial américain pour la découverte de l’espace et ses secrets.
La visite a commencé par la salle où sont exposés les prototypes des différentes réalisations et inventions de la Nasa en passant par « The Clean Room », une salle dans laquelle se fait le montage des satellites jusqu’à la salle de contrôle.
Dans ce laboratoire les ingénieurs de la NASA contrôlent en continuité les satellites dans l’espace pour intervenir immédiatement en cas de panne.
Messages aux jeunes Tunisiens
"Le message que je voudrais véhiculer aux jeunes tunisiens qui réussissent avec excellence, c’est que la détermination et le travail payent toujours. Ce n’est pas parce que nous sommes tunisiens que l’on ne doit pas rêver à s’élever très haut dans les échelons."
Dr Abid dit que pour accéder à la NASA, il faut d’abord être studieux et brillant, mais il faut aussi bosser dur, être persévérant et déterminé et ne jamais perdre son temps, même durant les vacances d’été.
Il ajouté que ce qui lui a permis d’intégrer la NASA, c’est surtout le fait d’avoir effectué plein de stages.
« Certes l’enseignement est important, mais ce n’est pas suffisant. J’ai misé sur les stages de formation, ceci m’a permis d’acquérir de l’expérience. En général, je n’ai que deux à trois semaines de vacances estivales. Le reste du temps, je le passe à travailler, à apprendre et à acquérir de l’expérience."
Il existe de véritables génies partout dans le monde. Plusieurs étudiants sont vraiment brillants. Mais ce qui fait la différence entre un bon étudiant et un autre, c’est justement ce qu’il fait en dehors des études pour compléter sa formation et acquérir de l’expérience.
" Le message que je voudrais donc véhiculer aux jeunes tunisiens qui réussissent avec excellence, c’est que la détermination et le travail payent toujours. Ce n’est pas parce qu’on est tunisiens qu’on ne doit pas rêver à monter haut dans les échelons."
Nous sommes tout à fait capables d’atteindre les plus hauts rangs. Nous avons les moyens intellectuels. Mais il ne faut jamais abandonner l’optimisme et le rêve. Il suffit d’avoir la volonté pour réussir. ‘’Si on veut, on peut’’, dit-on »
J’ai un autre message à transmettre aux jeunes tunisiens : c’est celui de bouger ! Parfois, certains jeunes ont des idées de projets qui peuvent vraiment réussir. Sauf qu’ils ne font rien parce qu’ils disent ne pas en avoir les moyens. Or, si on veut faire quelque chose, qu’on aille sur le Net ! Oui, je dis bien, le Net. Apprenons les étapes qu’il faut pour réaliser un projet parce que tout est sur le Net.
Je voudrais aussi passer encore un autre message aux jeunes : ne désespérez jamais face aux obstacles. En ce qui me concerne plus on me mettait des bâtons dans les roue, plus je persévérais. Ceci me renforçait et davantage ».
Pas de ségrégation à la NASA… Seules les compétences comptent
Il a ajouté qu’au sein du JPL de la NASA, lorsqu’on trouve qu’on est compétent et bosseur, tout le système est fait pour l’encourager et le soutenir, et ce, indépendamment de son origine ou de sa couleur.
Pour ce qui est des origines arabes, le Dr Abid dit que ceci n’a jamais posé de problèmes au sein de la NASA étant donné que l’agence comprend « la crème de la crème » et que cette crème est rassemblée depuis plusieurs pays de par le monde.
Il a précisé que le respect ne dépend que d’un seul critère : le travail. Il a toutefois ajouté qu’il ne connait pas d’autres tunisiens travaillant à la NASA en dehors d’Ahmed Mahjoub. Il s’agit d’un collègue qui prépare son doctorat au sein de l’agence.
Dr Abid Chief Engineer à la NASA : L’histoire d’un rêve Tunisien
De Sfax à la NASA, le Dr Abid n’a pas fait un seul bond. Son récit nous met face à un homme dont la persévérance et la patience sont les maîtres mots.
Lors de ses études universitaires, il est passé par Paris. Mais avant d’intégrer la NASA, l’étudiant brillant que fût Monsieur Abid, a dû faire moult sacrifices, il a dû sacrifier de son temps et s’est privé de vacances.
Quelles sont les véritables clés de la réussite ? Dr Mohamed Abid, a un jour été comme vous… Un tunisien intelligent, travailleur et dont la seule arme dans les mains est certes l’intelligence et la compétence, mais surtout, la volonté, le travail et beaucoup de patience.
Un conte de grand-mère…
L’histoire de Monsieur Abid a commencé par les contes de sa grand-mère. Lorsqu’elle lui racontait, sans cesse, l’histoire du regretté militant Habib Maazoun. C’est sur l’aspect de l’ingénieur géologue que le petit Mohamed se concentrait. Habib Maazoun disait qu’après l’indépendance, il fera don d’un grand cadeau à la Tunisie. Sauf que l’homme a été tué par « el yad el hamra » (la main rouge). Et il s’est avéré par la suite que lors de ses recherches et en creusant aussi bien à Sfax que dans les environs, il a trouvé du pétrole.
Et si un jour, lui aussi, il pouvait offrir quelque chose d’aussi immense à la Tunisie…
Et en janvier 1986, lorsqu’il était élève au lycée de garçons à Sfax, sa ville natale, la navette spatiale « Challenger » s’est explosée en montant vers l’espace.
Cet évènement l’a grandement marqué. Il s’est dit qu’il fallait qu’il comprenne cet évènement, comment est-il survenu et pourquoi il y a eu cette explosion ?
Et le rêve prend forme
« Lorsque je passais mon baccalauréat à Sfax, je n’avais qu’une idée en tête : que mon cursus me permette d’atteindre ce rêve et que je fasse partie de la NASA. Puis j’ai fait mes études supérieures en math-physique en France. J’ai réussi à obtenir une bourse qui me permettait de faire mes études de doctorat à l’université d’Oxford.
J’ai, dès lors, eu l’opportunité de travailler sur les navettes spatiales, spécifiquement sur « l’aero-spatial-mecanical ».
« J’ai eu la chance de travailler sur le lancement de trois navettes spatiales. J’ai entre-autres étudié la combustion. Et c’est ce qui m’a ouvert les portes pour que j’entre au JPL ».
L’entrée à la Nasa
Actuellement j’occupe le poste d’ingénieur en Chef, dit Dr Abid. Ayant réussi au projet de Colombie en 1997, et après avoir obtenu , le Dr Abid dit qu’il a encore beaucoup à donner, à offrir et à découvrir dans le domaine.
En parlant de SMAP, il a dit qu’la médaille d’honneur de la NASA en 2008, et dirigé le projet du satellite SMAP en 2015il s’agit d’une mission qui permettra de mesurer l’humidité et les risques de sécheresse que la planète Terre encoure notamment les terrains agricoles. « Nous devons comprendre les retombées des changements climatiques. Les cycles de pluies, de sécheresse, de carbone, etc. doivent être étudiés pour comprendre leurs conséquences.
Les postes politiques ne m’intéressent pas
Mohamed Abid a par ailleurs dit qu’il ne possède pas le tact politique et que ce domaine ne l’intéresse pas. Il a toutefois dit qu’il est prêt à faire profiter la Tunisie de son expérience et de son savoir-faire scientifique.
Il a par ailleurs manifesté sa joie d’assister à la manifestation Sfax Capitale Culturelle Arabe. Il s’est senti fier d’avoir été honoré par le ministre des Finances Slim Chaker.
"Slim Chaker et a dit qu’il a dans ce cadre rencontré nombre d’étudiants et qu’il n’écarte pas la possibilité de collaborer avec la faculté des ingénieurs."
Les coulisses de ma vie…
« Récemment, j’ai donné seulement 10 dollars à mes enfants pour qu’ils créent quelque chose »
Les deux enfants du Dr Abid, et grâce à l’encouragement de leur père, ont en effet créé une petite machine. Le père n’a pas caché qu’il souhaite que ses progénitures trouvent les occasions adéquates pour réussir. Les enfants n’ont pas caché à leur tour qu’ils sont très fiers de leur papa et de son amour pour son métier.
Les deux enfants semblent marcher sur les pas de leur père qu’ils prennent pour modèle à suivre. En effet leur tout jeune âge ne les a pas dissuadés de se jeter à l’eau et de plonger dans le monde de l’invention.
Mohamed Abid a également confié qu’il a réussi grâce à la compréhension des membres de sa famille, tant ces derniers se montraient compréhensifs lorsqu’il se retrouvait accaparé par une mission. Le soutien moral de la famille compte beaucoup pour réussir un parcours professionnel.
Mon corps est ici et mon esprit est en Tunisie
Mohamed Abid a par ailleurs confié qu’il est certes accaparé par son travail à la NASA et qu’il est peu probable qu’il envisage un retour au pays pour le moment. Il a toutefois confié que ses pensées sont totalement liées à la Tunisie et qu’il aimerait faire quelque chose pour aider le pays. Il a ajouté qu’il est en train de suivre toutes les actualités via ses communications téléphoniques avec sa mère. Il a également révélé qu’il s’informe à travers le site de Mosaïque Fm.
Tunisien jusqu'au bout !
Il a également révélé qu’il est un habitué d’un restaurateur ambulant qui prépare les mets exclusivement tunisiens. Ce dernier est réputé pour la vente des sandwichs au merguez piquant.
Nombre de collègues ont fait les louanges des qualités professionnelles et humaines de Mohamed Abid, notamment son caractère jovial, même s’il est souvent sérieux. Ils disent qu’il s’agit d’une personne encourageante sur laquelle on peut compter au travail.
Eric Rice, collègue du Dr Abid a dit que c’est grâce à Mohamed Abid qu’il a connu la Tunisie et qu’il a connu la gastronomie tunisienne, notamment le Merguez tunisien.